Un relais international en Manche : France, Royaume Uni et Belgique se succèdent pour suivre le sous-marin russe
La Royal Navy a confirmé qu’elle avait suivi un sous-marin russe lors de son passage dans la Manche de dimanche à mardi. L’approche du sous-marin a été signalée pour la première fois à Forbes dimanche. La déclaration de la Royal Navy a également confirmé notre identification du sous-marin comme étant le Krasnodar (B-265).
L’article du 19/07/2020 de Forbes avait signalé cela avant le communiqué de presse de la Royal Navy car le sous-marin a été surveillé par des analystes du renseignement open source depuis qu’il a quitté Tartous en Syrie le 1er juillet, même si le sous-marin était invisible pour l’aide à la navigation principale, connue sous le nom d’AIS ( système d’identification automatisé).
Des experts tels que Frank Bottema et l’utilisateur de Twitter @ matchlessman410 ont utilisé une gamme de méthodes pour estimer l’emplacement du sous-marin. Ils pourraient déterminer quand il a traversé le balayage des satellites Sentinel. Les sous-marins, même à la surface, sont difficiles à voir sur ces satellites à basse résolution. Mais avec les indices du renseignement, les analystes de l’OSINT ont pu les attraper à plusieurs reprises, y compris cette image avec le navire de guerre de la Royal Navy présent:
Le suivi a permis aux observateurs de navires de la chercher lorsqu’elle a passé Gibraltar le 13 juillet. Elle avait été surveillée de la même manière lorsqu’elle a traversé le Bosphore en mars 2019.
Le communiqué de la Royal Navy indiquait que le sous-marin avait été escorté jusqu’au bout, surveillé à la fois par le HMS Tyne et le HMS Mersey. Ils ont observé chaque mouvement du sous-marin de classe Kilo, Krasnodar, après avoir pris en charge dimanche les fonctions de surveillance de l’aviso Enseigne de vaisseau Jacoubet au large de l’île d’Ouessant en Bretagne.
Le HMS Tyne (P281) et le HMS Mersey (P283) sont tous deux des navires de patrouille extra côtiers (OPV) de classe River. Ils sont idéaux pour ce genre de tâches qui nécessitent une présence claire et la capacité de faire appel à des moyens plus performants, mais où un armement lourd est inutile ou contre-productif. La Royal Navy exploite six OPV de classe River et deux autres rejoindront bientôt la flotte.
Le navire de guerre français Enseigne de vaisseau Jacoubet est un aviso de type A-69 classe Estienne d’Orves. Elle est plus lourdement armée que la classe River mais toujours beaucoup plus légère qu’une frégate ou un destroyer ordinaire.
D’après d’autres sources, nous savons qu’un autre navire de guerre de l’OTAN était également impliqué. Alors qu’il quittait les mains du HMS Mersey, le sous-marin a été accueilli par la frégate belge F 930 Leopold. Il s’agit d’un navire de guerre plus gros et plus lourdement armé.
Le capitaine du HMS Mersey, le capitaine de corvette Will Edwards-Bannon, a déclaré: «Il a été impressionnant de constater de première main la coordination sans faille entre les navires alliés et les aéronefs de divers pays impliqués dans cette opération.»
La surveillance du sous-marin non OTAN met en évidence un rôle important pour la Royal Navy. Le fait que j’ai pu le signaler quatre jours avant que la Royal Navy ne le confirme illustre le potentiel d’OSINT. Avec quelques connaissances, il est possible pour les citoyens ordinaires d’observer les opérations militaires en temps quasi réel. Les dangers et les complications de cette situation ne sont pas perdus pour les commandants de la marine.
source : Forbes