Amiral LOUZEAU, émotion et noblesse aux Invalides
Dans la grande nef blanche le silence est pesant. Les roulements sourds de tambours voilés annoncent l’entrée du cercueil dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides, l’église des soldats. Les prêtres sont nombreux autour du père Frédéric Louzeau.
Dans une homélie profonde et riche de symboles, le fils évoque les dernières années d’un père admiré, d’un guide indiscutable. Les derniers mots sont suivis de notes qui s’envolent en un dernier adieu, les notes d’un violon. Elles prennent au cœur car elles viennent en écho des regrets de l’amiral qui, dans ses dernières années, s’était séparé d’un instrument qu’il ne pouvait plus faire vibrer.
A l’à Dieu religieux succèdent les honneurs militaires dans la cour des Invalides, sobres et de grande noblesse. Quarante-trois années de carrière sont évoquées par l’amiral Prazuck. Un engagement total et de tous les instants au service de la France dans l’exercice de responsabilités d’importance pour un officier des plus jeunes. Commandant d’un U-boot à 25 ans, il n’en a que 37 quand il prend le commandement du Redoutable.
La force océanique stratégique lui doit une organisation pérenne dont il est le père dans tous les domaines. La marine, quant à elle, lui devra la naissance du Charles de Gaulle et des Triomphant.
Il ne fut pas dit qu’il avait mérité de la patrie. Était-ce nécessaire ?
En revanche, le CEMM évoquera le baptême d’un futur bâtiment au nom du grand marin qui vient de nous quitter.
crédits photos : ©Christian Valverde/Marine Nationale/Défense