DCS Next : Le retour de l’ASDS de la marine américaine
L’U.S. Navy est un leader mondial en matière de sous-marins de forces spéciales. Le dernier DCS (dry combat submersible ou sous-marin « sec ») doit faire l’envie des partenaires de l’OTAN, même les mieux équipés. Il donne aux États-Unis des capacités dont leurs partenaires et adversaires ne peuvent que rêver.
Mais déjà la Marine, avec le SOCOM (Commandement des opérations spéciales), planifie l’engin suivant. Ce nouveau programme, baptisé DCS Next, offrira de plus grandes capacités.
Le DCS Next est conceptuellement très semblable à l’ASDS (Advanced SEAL Delivery System). À tel point que la marine américaine utilise d’anciennes images de l’ASDS pour le représenter :
Dry Combat Submersible (DCS)
La mise en œuvre du DCS actuel n’en est qu’à ses début Il ne sera pleinement opérationnel que l’année prochaine. Trois des engins de conception britannique ont été construits par MSubs au Royaume-Uni. Ils sont fournis aux États-Unis via la société mère Submergence Group, qui sous-traite à son tour à General Dynamics.
Le DCS peut transporter 10 personnes (2 membres d’équipage, 8 nageurs de combat) pour des missions de longue durée. L’intérieur sec, par opposition à l’intérieur humide du véhicule de mise en oeuvre des nageurs de combat SEAL (SDV), rend possibles des missions plus longues. Pour cette même raison il est particulièrement adapté aux climats plus froids . le déploiement plus large, en distance, permet de s’écarter plus largement du « sous-marin mère », et d’en favoriser la discrétion.
Cependant, le DCS actuel est un compromis. Contrairement au précédent (et malheureux) ASDS, le DCS ne peut pas être transporté par un sous-marin. Cela limite son emploi et garantit que le SDV Mk.XI humide a encore un rôle à jouer. Mais le nouveau DCS Next remédiera à cette situation.
L’ASDS renaît
Bien qu’il soit entouré de secret, des documents non classifiés donnent quelques indications sur ce nouveau sous-marin. L’image représentative utilisée dans le document est celle du de l’ASDS. Cela implique un mode de fonctionnement similaire, même si le nouvel engin n’a aucun rapport avec ce dernier.
Le cœur du concept de l’ASDS est qu’il possède une embase d’appontage semblable à celle d’un submersible de sauvetage (DSRV), qui lui permet de s’amarrer à un sous-marin plus grand. Cela signifie qu’en plus d’être transporté par le sous-marin hôte, son accès en route est possible pour l’équipage . Cela permet la maintenance et la préparation des missions.
C’est la clé, c’est unique et cela a du sens. En fait, les Japonais l’avaient compris avant la Seconde Guerre mondiale, mais personne, depuis lors et pour des raison de coûts, n’avait été capable de le faire.
Les documents non classifiés indiquent que le DCS Next pourra être « largué, récupéré, ravitaillé et maintenu » en cours de mission ; de là la nécessité de l’embase, ou collier, un collier d’appontage.
Il y a trois façons de le faire. La plus évidente, et la façon dont l’ASDS l’a fait, est que le sous-marin sec se clampe à l’extérieur du sous-marin mère. L’accès entre les deux se fait par un sas de sauvetage du sous-marin. C’est probablement la méthode qui sera adoptée pour le DCS Next.
Une autre solution consiste à faire entrer le sous-marin sec dans un hangar, comme les abris de pont sec (DDS) existants. La Marine et le SOCOM l’ont expérimenté mais l’ont abandonné en faveur du DCS actuel. La principale limitation est la taille – le sous-marin sec doit être très petit. Cela limite la capacité et l’endurance.
La dernière solution consiste à placer le sous-marin sec à l’intérieur d’une soute verticale de sous-marin, telle celles adoptées sur le Virginia Block V. Si cette solution est plus rationnelle elle ajoute une complication : le DCS doit être embarqué verticalement. Les batteries et l’équipement interne doivent alors le permettre Et, dans ce cas, largage et récupération devront se faire avec un sous-marin mère stoppé.
Le calendrier du DCS Next n’a pas été révélé, mais il est remarqauble et intéressant que la marine américaine s’intéresse déjà sur la prochaine génération d’un engin de mise en œuvre des nageurs de combat.
source : HI Sutton