Drones sous-marins de grande taille : l’Europe pourrait prendre de l’avance ou passer à côté
Alors que l’on se tourne vers des drones sous-marins de grande taille (XLUUV ), l’Europe pourrait perdre son rang dans la construction de sous-marins. Les marines et les constructeurs de sous-marins européens devraient se bousculer dès maintenant. Une collaboration en matière d’investissement et d’expression de besoin est nécessaire.
Il est maintenant temps pour l’industrie de la défense basée dans l’UE de prendre de l’avance dans les drones sous-marins de grand taille :il s’agit d’un domaine important du développement naval.
Rares sont ceux qui doutent que les XLUUV perturberont la bataille navale dans un futur proche. Pourtant, à l’heure actuelle, il n’y a pas de grands programmes de construction en ce sens au profit des marines de l’UE. Et sans investissement, cela risque de rester le cas. Cela conduira probablement les entreprises européennes de défense à prendre du retard par rapport à leurs concurrents mondiaux, aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Asie.
Les marines européennes et les constructeurs de sous-marins pourraient être considérés comme étant déjà en retard dans cette technologie émergente. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud, par exemple, développent déjà de très gros UUV. L’Iran aussi a emprunté cette voie et il y a des indicateurs forts que la Russie et la Chine le sont aussi.
Technologie de rupture : les drones sous-marins de grande taille ( XLUUV).
Les XLUUV appuieront les sous-marins avec équipage et effectueront une gamme de missions, y compris celles à plus haut risque : ISR (Intelligence, Surveillance et Reconnaissance), mouillage de mines et la défense de détroits sont des propositions courantes ». La première frappe stratégique nocturne avec des missiles de croisière a également beaucoup de sens et est envisagée par certaines marines.
En temps de guerre, ils peuvent être utilisés de manière plus agressive que les sous-marins avec équipage. Ils sont également moins chers et plus rapides à construire, ce qui permet un accroissement rapide de la flotte en avance du conflit. Et en raison de la non nécessité de formation d’équipage, ils devraient être rendus opérationnels beaucoup plus rapidement.
Il est peu probable que les XLUUV remplacent complètement les sous-marins : des compromis sont à faire et il est plus sage d’avoir les deux. Et les sous-marins standards pourraient servir de porteurs , ou de « commandement sur zone » au sein d’un déploiement de drones.
L’Europe compte bon nombre des principaux constructeurs de sous-marins au monde. Particulièrement sur le marché d’exportation. Plusieurs chantiers , ou états, sont bien placés placés pour faire cavalier seul avec les XLUUV mais ce ci n’est pas sensible à ce jour. Plusieurs entreprises ont des projets de recherche pertinents, et il existe différentes concepts. Le constructeur naval allemand TKMS a proposé un modèle de sous-marins-mère adaptable (MUM) . Cela pourrait être lancé dans les toutes prochaines années à. Mais alors qu’il y a des applications navales [militaires] évidentes, ce projet proposé comme essentiellement civil.
Le XLUUV pouvait naviguer
Les fabricants de l’UE ont besoin d’investissements publics et de commandes pour faire avancer les XLUUV. De même, les marines européennes ont besoin de ces capacités, tout comme les marines potentiellement clientes Ces technologies émergentes coûteuses et ambitieuses semblent aujourd’hui à portée de main. Mais dans 5 à 10 ans, si l’Europe ne mobilise pas , il sera sans doute trop tard.
Peu de recherche et développement peut être conduit en auto-financement par l’entreprise, sans commandes. Dans les années à venir, les capacités mondiales dans ce domaine seront appréciées à l’aune de drones en activité plutôt qu’à celle de brochures sur papier glacé. Le financement conjoint et la collaboration, comme le Fonds européen de défense (FED), peuvent offrir un moyen de surmonter cet inconvénient stratégique.
Le Fonds européen de la défense alloue 8 milliards d’euros (9,4 milliards de dollars américains) pour favoriser une base industrielle de défense innovante et compétitive. Il couvre de nombreuses catégories différentes mais le XLUUV peut être pris en considération. Et même si ce n’est pas le cas, l’esprit de collaboration gouvernementale et industrielle transfrontalière serait plus logique.
Mais sans investissement pour faire avancer les projets XLUUV au-delà de la planche à dessin, les constructeurs de sous-marins européens risquent de rater le coche.
source : Naval News par HI Sutton