Hommage au San Juan – un retour d’Argentine
Les sous-mariniers français ont offert une plaque à la mémoire des membres de l’équipage de l’ARA « San Juan ».
Déposée dans le Musée de la Force sous-marine elle a été offerte par l’Association générale des amicales de sous-mariniers français.
Mar del Plata – Une stèle offerte par l’Association générale des amicales de sous-mariniers français à la mémoire des 44 membres d’équipage est présente au cœur du Musée de la Force sous-marine depuis le 16 novembre, dans le secteur exclusivement consacré au sous-marin ARA « San Juan ». La stèle est arrivée chez nous à bord du patrouilleur océanique ARA « Piedrabuena ». Après son arrivée, elle a fait l’objet d’un processus de restauration (*).
La cérémonie était présidée par le commandant de la force sous-marine, le capitaine de vaisseau Germán Horacio Michelis Roldán, en présence de l’attaché de défense français en Argentine, le lieutenant-colonel Patrick Cabanes.
Etaient également des sous-mariniers et d’autre subordonnés, la Musique de la zone navale de l’Atlantique et des représentants de l’Association des officiers mariniers sous-mariniers argentins (ASSA).
Dans son discours, le lieutenant de vaisseau Pablo Blanco a souligné que la mémoire de ceux qui ont été nos camarades sous les flots est maintenue vivante, » continûment entretenue par la franche évocation des Nations qui ont montré soutien et amitié les plus sincères, en particulier la communauté mondiale des sous-mariniers , avec laquelle nous partageons la passion de la navigation en plongée« .
« Recevoir l’hommage et la reconnaissance des sous-mariniers de la République française, qui se matérialise par cette plaque insigne, en l’honneur de nos camarades qui sont en éternel repos dans notre mer argentine, représente pour la Marine argentine un grand honneur et une fierté qui, sans aucun doute, donne de la force et de l’encouragement aux familles de nos membres d’équipage, en même temps qu’elle renforce et resserre, encore plus, les liens avec une Marine aussi proche et amie que la vôtre« , a exprimé le lieutenant Blanco.
A son tour, l’attaché de défense français a lu le texte écrit par le président de l’Association générale des amicales de sous-mariniers français, le contre-amiral Dominique Salles, texte dans lequel il déclare que, depuis la disparition du sous-marin ARA « San Juan » en novembre 2017, les sous-mariniers [du monde entier] , actifs et retraités, partagent la douleur des familles argentines.
L’accident était proche de la date de commémoration du 50e anniversaire de la disparition des sous-marins « Minerve » et « Eurydice » en 1968 et 1970, respectivement. « Les souvenirs sont revenus, plus violents et plus douloureux« , souligne le contre-amiral Salles.
Le président de l’Association générale des sous-mariniers français y déclare qu’avec la découverte du sous-marin le 17 novembre 2018, » la tombe de l’équipage à jamais endormi en linceul abyssal est désormais connue.« . Les familles savent maintenant où reposent leurs proches » et que cette découverte « a ravivé le désir ardent de voir reprendre les recherches pour retrouver ceux de la Minerve« .
C’est ainsi que le 21 juillet 2019, le sous-marin français « Minerve », qui avait coulé le 27 janvier 1968 lors de manœuvres à une trentaine de kilomètres des côtes de Toulon (sud-est de la France) avec 52 membres d’équipage à bord, a été retrouvé 51 ans plus tard par le navire « Seabed Constructor », le même qui avait retrouvé l’ARA « San Juan ». » C’est ainsi qu’est née l’idée d’un mémorial, celui que nous découvrons aujourd’hui « , indique la lettre lue par l’attaché de défense français.
» Son acier rappellera celui de la coque à jamais ensevelie, sa couleur celle du suaire qui couvre pour toujours nos amis argentins « , a-t-il déclaré et de conclure : » Il marquera surtout l’indéfectible amitié qui unit ceux qui, en France comme en Argentine, ont vécu et vivent encore la même passion d’un engagement pour la défense de la nation « .
Ensuite, la plaque a été dévoilée et les personnes présentes ont observé une minute de silence, puis la cérémonie s’est terminée.
(*) : La stèle, réalisée en acier corten, a sans doute surpris nos camarades !