Journée du sous-marinier en Russie
Les forces sous-marines russes ont fêté leur 113e anniversaire le 19 mars dernier. Cette fête a donné lieu à un certain nombre de déclarations concernant leur développement. Voici ce qu’il faut en retenir.
La marine russe pourrait recevoir deux SNLE de type Boreï-A supplémentaires. Cette information corrobore celle parue la semaine dernière, suite à la visite du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou à Sevmash (Severodvinsk) le 12 mars. Actuellement fixé à 8 SNLE, ce nombre pourrait donc passer à 10, avec l’objectif de déployer 5 SNLE dans la flotte du Nord et 5 dans le flotte du Pacifique. Ces 2 SNLE seraient mis sur cale en 2024 avec un objectif d’admission au service actif en 2026 et 2027. Deux remarques s’imposent :
– le financement de ces 2 SNLE relèverait d’un futur plan d’armement (2024-2032? par exemple) et pas de l’actuel (2018-2027).
– le délai de construction ne correspond en rien à ce qui se fait actuellement. Le K-551 Vladimir Monomakh a été construit en plus de 8 ans et demi. La mise à l’eau du Kniaz Vladimir aura nécessité plus de 5 années de construction.
Le SNLE Kniaz Vladimir, justement, doit être admis au service actif à la fin de l’année, normalement dans la Flotte du Pacifique. Il s’agit de la 3ème unité de la série et la 1ère unité du projet Boreï-A. A noter que dans la Flotte du Pacifique, la Russie ne dispose plus que d’un seul SNLE du Projet 667BDR (type Delta III). L’introduction de deux nouveaux SNLE de type Boreï a permis d’éviter la rupture capacitaire.
Le commandant en chef de la Flotte du Nord a précisé que les sous-marins nucléaires des projets Boreï et Yasen, ainsi que leurs dérivés, constitueront l’épine dorsale de la sous-marinade russe d’ici les années 2030. Le choix de procéder à la modernisation du projet Boreï en Boreï-A et de commander 2 unités supplémentaires de ce dernier semble repousser les perspectives concernant l’apparition d’un Projet Boreï-B. Le développement du projet de sous-marin nucléaire de nouvelle génération Huskey se poursuivrait, par ailleurs.
Il serait aussi question que la marine russe reçoive le K-329 Belgorod (Projet 09852) cette année. Ce sous-marin nucléaire d’emploi spécial est notamment censé mettre en œuvre la fameuse torpille nucléaire Poséidon. Son arrivée dans le cycle opérationnel serait néanmoins prévue pour 2020.
Par ailleurs, le SSGN K-561 Kazan, première unité du Projet 0885.1, dont l’admission au service actif est prévue d’ici fin 2019, devrait mettre en œuvre un tir de missile hypersonique Tsirkon en 2020. Il en va de même, au passage, pour la frégate Amiral Gorchkov (Projet 22350) devrait aussi tirer ce nouveau missile fin 2019. Le K-573 Novossibirsk (Projet 0885.1) devrait être mis à l’eau cette année, tout comme le B-274 Petropavlovsk-Kamtchatsky, qui sera versé normalement en 2020 à la Flotte du Pacifique.
Le directeur du Bureau d’étude Krilov a par ailleurs accordé une longue interview à Interfax la semaine dernière. Concernant le volet sous-marin, il convient d’en retenir les éléments liés au développement d’une propulsion AIP en Russie. Ainsi, Krilov travaillerait sur des solutions, et, en cas de décision politique, serait prêt à proposer un prototype sous 3 à 5 ans. Et le directeur de prévenir qu’il ne faut pas mettre au point une propulsion sans le sous-marin adéquat, et qu’à l’heure actuel, cette plateforme n’existe pas. Krilov s’en remet en l’état au Bureau Rubin, qui doit développer un tel submersible susceptible de recevoir ce type de propulsion anaérobie. Au passage, il n’est fait nulle part mention de l’adaptation d’un tel système sur les SSK du Projet 677.
source: Le portail des forces navales de la Fédération de Russie