La Corée du Sud met en service son premier sous-marin SLBM
La marine sud-coréenne a reçu vendredi son premier sous-marin capable de transporter des missiles balistiques, afin de contrer la menace des missiles sous-marins du Nord, doté de l’arme nucléaire.
Pyongyang développe depuis des années la technologie des missiles balistiques lancés depuis un sous-marin (SLBM).
Il a présenté quatre de ces engins lors d’une parade militaire supervisée par le dirigeant Kim Jong Un en janvier, le média d’État KCNA les qualifiant d' »arme la plus puissante du monde ».
Quelques jours plus tôt, Kim avait déclaré lors d’un congrès du Parti des travailleurs au pouvoir que le Nord avait achevé les plans d’un sous-marin nucléaire.
Il faudra probablement attendre des années avant qu’un tel navire ne soit mis en service, mais les analystes estiment qu’il pourrait changer la donne sur le plan stratégique en permettant à Pyongyang de lancer une attaque surprise sous l’eau même si ses forces terrestres ont été détruites.
Le Sud a organisé la cérémonie de mise en service de son sous-marin de 3 000 tonnes à moteur diesel, développé par ses soins, sur l’île méridionale de Geoje, a indiqué la marine dans un communiqué de presse.
Le navire a été baptisé en l’honneur du vénéré militant indépendantiste Ahn Chang-ho et le contre-amiral Yang Yong-mo l’a décrit comme un atout stratégique qui « défendra fermement nos mers et sa simple existence fera peur » à l’ennemi.
Le dernier-né de la flotte de sous-marins mesure 83,5 mètres (274 pieds) de long et 9,6 mètres (31 pieds) de large et peut rester sous l’eau pendant 20 jours sans faire surface.
Il serait équipé de six tubes de lancement verticaux pour tirer des SLBM.
Les autorités de la défense prévoient de le déployer d’ici le mois d’août de l’année prochaine après une évaluation d’un an.
Le Nord cherche également à renforcer ses forces sous-marines.
Le dirigeant Kim a inspecté un sous-marin nouvellement construit en 2019, lorsque des photos l’ont montré debout à côté d’un gigantesque navire accompagné d’officiels.
Les médias d’État ont déclaré qu’il serait bientôt déployé pour des opérations, sans donner de détails sur ses capacités.
La cérémonie de mise en service de vendredi est intervenue après que Pyongyang a critiqué Séoul pour avoir poursuivi un exercice militaire conjoint avec les États-Unis.
Washington stationne environ 28 500 soldats dans le Sud pour aider à le défendre contre son voisin, qui l’a envahi en 1950, déclenchant la guerre de Corée.
Les militaires américains et sud-coréens ont commencé leur entraînement préliminaire mardi en vue de l’exercice annuel d’été de la semaine prochaine.
Pyongyang considère ces exercices comme une répétition d’invasion et les condamne régulièrement.
contributeur: Alain Giuliani
source : DéfenceTalk by AFP