A26 – Le nouveau sous-marin suédois fait réfléchir !
Les sous-marins de la marine suédoise sont réputés pour leur furtivité. Cela a été amplement démontré en 2006 lorsque la Suède a prêté l’un de ses sous-marins, le HMS Gotland, à la marine américaine. Le sous-marin, à propulsion anaérobie (AIP), a évité à plusieurs reprises la détection. Et, lors d’excercices, il a pu remporter des «victoires» notables contre un porte-avions [et son escorte -NDLR].
Le prochain type de sous-marin suédois, la classe A-26 Blekinge, promet de faire passer la furtivité à un autre niveau. Et pas seulement grâce à un AIP encore plus silencieux. L’un de ses atouts secrets sera le drone sous-marins (UUV). Il s’agit de des sous-marins robots qui peuvent permettre au sous-marin de rester caché tout en combattant l’ennemi.
Les UUV peuvent effectuer de nombreuses missions traditionnellement effectuées par le sous-marin lui-même. Et aussi des missions qu’un sous-marin de taille normale ne pouvait conduire. Le premier ensemble de mission assignée à ces robots sera probablement relatives à l’ISR (Renseignement, Surveillance et Identification). Par exemple, l’UUV pourrait évoluer en avant du sous-marin et utiliser un mât électro-optique (comme un périscope moderne) pour observer un port ennemi. Il serait alors à m^me de faire un rapport discret au sous-marin qui pourrait se mettre en position de tir. D’autres rôles pourraient inclure d’agir comme un sonar passif « avancé » pour écouter les sous-marins ennemis voire être utilisé comme leurre.
L’utilisation des propres UUV du sous-marin pourrait considérablement améliorer ses capacités militaires. S’exprimant lors du séminaire sous-marin 2020 de Saab, le chef de la marine suédoise, le contre-amiral Ewa Ann-Sofi Skoog Haslum, l’a souligné : l’adoptinn d’UUV plus performants transformera l’emploi des sous-marins. Historiquement, les sous-marins fonctionnaient selon deux modes. Soit ils restaient cachés et écoutaient, soit ils tiraient des torpilles. Si un sous-marin tire ses torpilles, il est généralement détecté et perd sa furtivité. Il y avait donc très peu d’options entre les deux.
Conforme à la façon dont les sous-marins sont utilisés dans d’autres marines ceci une vision réaliste de la guerre sous-marine des 50 dernières années. Mais le concept suédois considère les UUV comme une partie de la solution de ce dilemme. Les UUV peuvent agir comme les yeux et les oreilles du sous-marin et être beaucoup plus proches de la cible que le sous-marin. Ils peuvent, par exemple, utiliser un sonar actif qui « trahirait » le sous-marin. Cela pourrait provoquer la destruction de l’UUV mais le sous-marin, resté tapi et en toute impunité, lancerait ses torpilles sur les cibles signalées par l’UUV.
La conception de l’A-26 n’est pas réservée à la marine suédoise. Contrairement aux sous-marins à propulsion nucléaire construits aux États-Unis et en Grande-Bretagne, les sous-marins classiques suédois sont disponibles sur le marché d’exportation. Cela a été envisagé dès la conception, qui est modulaire. Cette approche permet de s’adapter aux besoins spécifiques d’un pays. La classe A-26 est disponible dans une gamme de tailles, de la version côtière à la version hauturière capable de mise en oeuvre de missiles de croisière.
En ce qui concerne les perspectives du marché, Lars Brännström, directeur du marketing chez Saab Kockums, a fait allusion au Canada. Cela serait particulièrement intéressant car la Marine canadienne devra remplacer ses sous-marins de la classe Victoria. Les Pays-Bas sont connus pour envisager l’A-26 pour remplacer ses bateaux de classe Walrus. Et il y aura d’autres opportunités naturelles dans les années à venir. Brännström a également mentionné que certaines marines qui ne possèdent pas actuellement de sous-marins discutent avec Saab de l’acquisition de cette capacité.
Ainsi, les sous-marins A-26 ne sont pas seulement avancés en termes d’équipement. Il y a une réflexion avancée quant à la doctrine d’emploi. En tant que spectateurs, nous pouvons tomber dans le piège de ne voir des sous-marins qu’en termes de spécifications techniques. Mais pour les marines, il s’agit vraiment de savoir comment ils peuvent être utilisés.