La Royal Navy autorise les équipages australiens à se former à bord de ses sous-marins nucléaires
Pour le moment, on ignore le type de sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] que choisira l’actuel gouvernement australien dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis]. Son prédécesseur, conduit par Scott Morrison, avait une préférence pour un modèle américain [classe Virginia, ndlr], estimant l’Astute britannique n’était pas assez « éprouvé ».
NDLR :L’un des navires sous-marins les plus sophistiqués jamais construits, le HMS Anson sera sans doute choisi pour entraîner les sous-mariniers australiens
En tout cas, c’est ce qu’avait indiqué Peter Dutton, désormais ex-ministre de la Défense. Mais son successeur, Richard Marles, se veut plus prudent. Un « choix sera annoncé au début de l’année prochaine », a-t-il confié au quotidien The Times, en marge d’une visite officielle au Royaume-Uni. Une occasion pour lui d’assister à la cérémonie marquant la mise en service du HMS Anson, le cinquième SNA de type Astute de la Royal Navy, au côté de Boris Johnson, le Premier ministre britannique.
Cela étant, et selon un récent rapport du Congrès des États-Unis, les chances pour que l’Australie puisse disposer d’un SNA de conception américaine d’ici 2030 seraient quasiment inexistantes… étant donné que l’industrie navale américaine peine à construire les sous-marins de type Virginia commandés par l’US Navy, en raison de difficultés d’approvisionnement et d’une hausse significative des coûts.
Quant au Royaume-Uni, une fois le septième SNA de la classe Astute construit, son attention devrait se porter sur la construction des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Dreadnought, indispensables pour assurer sa dissuasion nucléaire, qui ne repose que sur la seule composante océanique.
Aussi, la Royal Australian Navy [RAN] risque de connaître une rupture capacitaire majeure, faute de solution à court terme pour remplacer ses six sous-marins de type Collins qui arrivent au bout de leur potentiel.
Quoi qu’il en soit, pour Canberra, l’objectif de la doter de SNA n’est pas remis en cause pour le moment. D’ailleurs, des marins australiens vont être affectés à bord de sous-marins britanniques pour acquérir de l’expérience. Telle est en effet l’annonce faite par M. Marles dans les colonnes du Times.
« L’idée d’un équipage australien travaillant avec des sous-mariniers britanniques ou américains pour acquérir de l’expérience à court terme est ce que nous cherchons à faire », a-t-il déclaré. Et d’insister : « Avoir cette possibilité va être absolument fondamental ».
« Nous veillons de très près à protéger la technologie britannique. C’est la première fois nous en donnons l’accès aux Australiens. C’est vraiment un gros cadeau », a confié une source de la Royal Navy au journal britannique. Pour rappel, contrairement à celle utilisée pour les SNA français, la technologie en question repose sur de l’uranium hautement enrichi, c’est à dire ayant la qualité nécessaire pour produire des armes nucléaires.
Certaines formations à bord des sous-marins britanniques Astute pourraient « être limitées à quatre mois » tandis que d’autres seraient susceptibles de durer « plusieurs années », au point que, selon la source citée par le Times, les sous-mariniers australiens auraient la possibilité « d’intégrer la Royal Navy ». Et d’ajouter : « Il est entendu qu’aucun contrôle de sécurité supplémentaire ne sera jugé nécessaire ».
Ce serait ainsi un moyen pour la marine britannique de remédier à ses problèmes de recrutement et de fidélisation de ses sous-mariniers… En 2019, il lui en manquait 250…
source OPEX360