Un nouveau sous-marin mystérieux en Chine : ce que l’on en sait
Au plus fort de la guerre froide, les analystes de la défense ont souvent essayé de rassembler des informations sur quelque nouveau type de sous-marin vu à l’extérieur des chantiers navals. Aujourd’hui, cela se reproduit, uniquement en Chine. Un nouveau sous-marin, avec un massif inhabituel, a récemment vu le jour.
La possibilité de garder vos conceptions de sous-marins secrètes peut conférer un avantage tactique ou stratégique à l’avenir. Pourtant, le secret de certains projets, d’importance, ne peuvent être complétement gardés Ainsi, les plans de sous-marins de l’US Navy, par exemple, sont connus des années à l’avance. Ce n’est pas le cas en Chine. Le 12 mai 2021, première vue d’un nouveau sous-marin paté à être lancé dans un chantier naval de Wuhan : de là analyses et supputations .
Depuis mai, une brève séquence vidéo et une autre photographie sont apparues, permettant une analyse plus approfondie. Le sous-marin se trouve actuellement sur la rivière Huangpu à Shanghai, aux environs de 31°15’22.49″N, 121°32’38.71″E.
Avant d’aborder ce que nous savons, soulignons ce que nous ignorons : que son nom ou celui de son type.
Les observateurs occidentaux ont pris l’habitude de l’appeler Type-039 C ou – D ( troisième ou quatrième variante majeure de la classe Yuan Type-039A existante). Bien qu’ils soient largement utilisés dans les milieux de la défense, la marine chinoise n’a pas partagé leurs désignations réelles. d’où le doute
La caractéristique de loin la plus distinctive du nouveau sous-marin est le massif. Celui-ci a une section supérieure anguleuse avec un bouchain l’enserrant. Les angles créés ressemblent aux fuselages des avions de chasse furtifs et pourraient réduire sa section efficace radar lorsqu’il est en surface. Cela le rendrait plus furtif lors de l’entrée ou de la sortie du port. peut-être y a-t-il des avantages hydrodynamiques, tels que la réduction du sillage à l’immersion périscopique.
Le massif modifié dispose ainsi d’un volume important à son sommet qui peut être utilisé pour abriter de nouveaux systèmes. Cependant, dans l’ensemble, le massif n’est cependant t pas plus grande que ceux cde prédécesseurs de la classe Yuan. A moins qu’il n’y ait une réduction significative de la taille des mâts, il semble peu probable qu’ils abritent quelque chose de substantiel.
Influence suédoise ? La classe A-26
Ce massif incite à comparaison avec le sous-marin suédois de la classe A-26 Blekinge. A vue de nez, ça se ressemble. Et il est possible que le design suédois, connu depuis de nombreuses années, ait été une inspiration. Mais à y regarder de plus près, il n’y a qu’une ressemblance générale et ils sont de fait assez différents.
Le sous-marin suédois présente des lignes beaucoup douces avec un bord d’attaque incurvé du massif parfaitement ajusté aux superstructures. Le chinois a un bord d’attaque beaucoup plus droit et une section inférieure moins bien ajustée. Les safrans de barre de plongés sont également positionnés différemment, les suédois étant plus reculés et plus hauts . Comme sur la classe Yuan, ils sont plus bas et plus en avant.
Contrairement à de nombreux pays qui construisent des sous-marins non nucléaires, y compris les Suédois, les concepteurs chinois n’ont pas adopté de gouvernails en forme de X. Au lieu de cela, l’arrangement cruciforme traditionnel est conservé. Le gouvernail supérieur est maintenant traversé par un câble de sonar à réseau remorqué (TAS). Cela peut laisser présager une mise à niveau significative des capteurs pour la classe, car les yuans précédents n’avaient pas été signalés avec des réseaux remorqués.
Bien que les comparaisons avec le suédois A-26 soient naturelles, il convient de noter que les concepteurs chinois ont eu des idées similaires dans le passé. Des faces inclinées ont été ajoutées à la partie supérieure d’un sous-marin de classe Ming de Type-035 vers 2010. Seule une petite partie a été modifiée de sorte qu’elle n’aurait pas eu beaucoup d’effet lorsque le bateau était entièrement immergé. Mais cela a peut-être été bénéfique lorsque seule cette section était au-dessus des vagues.
C’est aussi il y a trop longtemps pour suggérer qu’il était directement lié au nouveau sous-marin, mais cela montre que la réflexion était déjà là. Donc, dans cet esprit, les observateurs ne devraient pas se précipiter pour marquer le nouveau bateau d’une copie de l’A-26.
Dans l’ensemble, le suédois A-26 est une conception indépendante, alors que le chinois est contraint par la structure préexistante de la classe Yuan. Il s’agit essentiellement d’un remodelage du massif et, dans une certaine mesure, de la structure interne de celui-ci, mais toujours sur le même cadre.
Sous-marin puissant
Cela n’enlève rien à la puissance potentielle du nouveau sous-marin. Mais il apparaît plus comme continuité de la classe Yuan plutôt que comme un nouveau sous-marin.
Ce sous-marin de quasi même longueur que les anciens Yuans : Cela laisse entendre qu’il n’a pas de tranche supplémentaire pour des tubes de lancement verticaux pour missiles ou une nouvelle source d’énergie
Ces sous-marins sont également équipés d’un système AIP. Celui-ci utilise probablement un moteur Stirling à cycle fermé, similaire à celui de la classe A-26, pour alimenter le sous-marin lorsqu’il est en plongée. Cela signifie qu’il n’a pas besoin d’être au schnorchel pour faire fonctionner ses générateurs diesel, pour recharger les batteries. Être capable de naviguer plus longtemps en plongée profonde augmente considérablement la furtivité. Le compromis est que l’AIP génère moins d’énergie, de sorte que le sous-marin doit se déplacer lentement.
A noter que l’AIP alimente directement le moteur électrique. C’est un malentendu courant qu’il recharge les batteries au lieu du générateur diesel. Pour cette raison, les diesels sont conservés.
Il y a des spéculations selon lesquelles la Chine pourrait avoir installé des batteries lithium-ion. Ceux-ci offrent une densité de puissance beaucoup plus élevée et peuvent même rendre l’AIP inutile. Cependant, les experts ne ne s’accordent pas sur ce point : wait and see !
Comme les précédents de la classe Yuan, il est susceptible d’être armé d’une panoplie comportant torpilles filoguidées, missiles anti-navires et des mines. il pourrait aussi transporter des missiles de croisière lancés par les tubes lance-torpilles.
Ce nouveau sous-marin : expérimental ou pour l’export ? On n’en sait rien. L’inconnu inciter à une curiosité plus grande que pour les prédécesseurs.
source : HI Sutton pour NavalNews