Les sous-marins chinois bientôt équipés de missiles nucléaires capables de toucher les côtes américaines
Le missile chinois Ju-Lang-3 a une portée de plus de 10.000 kilomètres et peut emporter des ogives nucléaires. Selon Washington, c’est un nouvel outil de pression pour intimider les Etats-Unis lors d’un potentiel conflit avec Taïwan.
Des missiles chinois pourraient facilement frapper Los Angeles et même la côte Est des États-Unis. C’est la conclusion amère d’un rapport publié par le comité d’analyse des menaces balistiques, dans lequel des officiers américains mettent en garde Washington contre les nouvelles armes nucléaires de la marine chinoise. Il s’agit du Ju-Lang-3 ou JL-3 (vague géante) dont les premiers essais remontent à l’année 2018. Lancé depuis un sous-marin, cet engin a une portée de 10.000 kilomètres et peut emporter plusieurs ogives nucléaires. Il s’agit d’une nette amélioration des capacités militaires de la République populaire puisque la précédente génération d’armes atomiques avait une portée de 7.400 kilomètres “seulement”.
Chaque missile JL-3 contient plusieurs ogives nucléaires qui peuvent agir de manière indépendante et détruire des cibles différentes, une fois qu’elles sont libérées dans l’atmosphère. Les ogives seront en effet guidées par la flotte de satellites BeiDou : l’équivalent chinois du GPS. Cette arme flambant neuve fait la fierté de la Chine, au point que le gouvernement a récompensé l’équipe de scientifiques qui a conçu le projet. Le 9 mai 2020 les chercheurs ont reçu le prestigieux prix national de l’excellence dans le domaine de l’innovation.
Le rapport du comité d’analyse américain des armes balistiques estime que la marine chinoise sera équipée d’une centaine de ces missiles d’ici 2025. Même si la portée du JL-3 est considérable, elle reste insuffisante pour lancer une attaque depuis les côtes chinoises. Pour profiter de la puissance destructrice de leurs missiles, les sous-marins de la République populaire seront obligés de s’aventurer vers le centre de l’océan Pacifique, et donc de se rapprocher également des bases américaines. L’US Navy serait en mesure de détecter leur présence avant une potentielle attaque. Selon le South China Morning Post, le gouvernement de la République populaire assure que le développement de ces nouvelles armes se fait uniquement dans un but de défense. Les JL-3 ne seront utilisés qu’en réponse d’une attaque nucléaire sur le sol chinois, affirme Pékin. Le think tank américain Rand Corporation estime de son côté que ces armes atomiques dissuaderaient les États-Unis d’intervenir en cas d’une invasion de Taïwan par Xi Jinping, par peur des représailles.
source : Capital