Les sous-marins nucléaires d’attaque chinois « poursuivent » le nouveau porte-avions britannique dans le Pacifique.
Des sous-marins nucléaires d’attaque de la marine chinoise ont secrètement tenté de suivre le porte-avions HMS Queen Elizabeth de la Royal Navy alors qu’il naviguait dans le Pacifique.
Selon le journal britannique Daily Express, les sous-marins chinois ont été détectés par les opérateurs de sonars anti-sous-marins à bord des frégates protégeant le Carrier Strike Group de la Royal Navy.
Deux sous-marins de classe « Shang » de 7 000 tonnes armés de missiles de croisière ont été repérés par les veilleurs sonar des HMS Kent et Richmond alors que le groupe porte-avions quittait la mer de Chine méridionale pour se diriger vers l’océan Pacifique. La Royal Navy s’attendait à une activité des sous-marins chinois et des navires espions de Pékin chargés de collecter des renseignements. Le porte-avions a été suivi pendant une courte période avant d’être localisé par le radar et le sonar.
Les opérateurs à bord des frégates, qui travaillaient ensemble en écran, en ont ainsi détectés – six heures après avoir quitté la mer de Chine méridionale, une zone sur laquelle Pékin entend avoir la souveraineté de la mer après avoir construit plusieurs îles artificielles.
« La Chine fait rapidement grandir sa force sous-marine et nous ne devons pas la sous-estimer, mais elle n’a pas l’expérience du combat que les sous-marins américains et britanniques ont acquise grâce aux opérations de la guerre froide dans les eaux sombres et profonds de l’Atlantique », a déclaré hier soir une source navale.
« Pékin utilise la technologie pour localiser nos positions, mais déploie des sous-marins pour renforcer son intention de progresser vers le statut de superpuissance et maîtriser commerce et sécurité dans tout le Pacifique – en violation du droit international. »
Pékin met en œuvre six sous-marins de deuxième génération, officiellement connus comme Type 093, qui sont entrés en service en 2006. Avec un équipage de 85 personnes, ils peuvent rester en mer pendant 80 jours et ont la capacité de lancer des missiles supersoniques anti- navires.
Un sous-marin de classe « Astute » de la Royal Navy a identifié, en passif, un troisième sous-marin de classe « Shang » alors qu’il patrouillait sur l’avant de la force.
Les opérateurs peuvent identifier la plupart des navires de guerre et des sous-marins grâce au son généré par leurs hélices, une signature propre à chaque sous-marin référencée dans une « bibliothèque numérique » de sons de sous-marins.
La Chine possède actuellement 66 sous-marins, soit plus que la marine américaine et la Royal Navy, qu’elle utilise pour projeter sa puissance militaire, afin d’influencer les nations du Pacifique où le président Xi Jinping a déclaré que son pays allait dominer le commerce, et réunifier l’île de Taïwan avec la Chine continentale.
Selon des sources de la marine américaine, les navires chinois ont déjà tenté de suivre les navires américains et sont de plus en plus actifs dans le Pacifique.
En 2015, le porte-avions USS Ronald Reagan a été pisté par un sous-marin chinois et, en 2009, un sous-marin chinois de classe « Song » a repris la vue à moins de cinq miles du porte-avions USS Kitty Hawk, apparemment sans être préalablement détecté.
La nuit dernière, le HMS Queen Elizabeth et son groupe d’escorte ont accosté à Apra Port, la base de la marine américaine à Guam. Les escales prévues en Corée du Sud et au Japon ont été annulées pour cause du Covid.
Les HMS Richmond et Kent se dirigeaient vers l’île japonaise de Kyūshū, où ils accosteront à la base de l’US Navy à Sasebo.
S’exprimant hier soir, le contre-amiral de réserve Chris Parry, qui, pendant la guerre des Malouines, a participé à la seule attaque depuis la Seconde Guerre mondiale qui a mis un sous-marin (*) hors d’état de nuire , a déclaré : « Nous avons toujours été préoccupés par les sous-marins, même si nous nous inquiétons davantage des sous-marins russes, car ils sont plus avancés et plus silencieux.
« Cela montre que nos capacités anti-sous-marines, qui ont considérablement diminué pendant [les interventions] en Irak et en Afghanistan, sont de nouveau à la hauteur et font leur boulot. C’est une bonne nouvelle. »
(*) ! il s’agit de l’ARA Santa Fe attaqué par des hélicoptères de la Royal Navy.
source : Naval.com