Mise en terre des restes des marins du Souffleur
La cérémonie de la mise en terre des restes des marins du sous-marin français Souffleur, morts au combat le 25 juin 1941, a eu lieu mardi au cimetière militaire de Beyrouth. Placée sous la présidence du colonel Fabrice Chapelle, attaché de défense de l’ambassade de France au Liban, cette cérémonie a rassemblé les anciens combattants français du Liban ainsi qu’une délégation de plongeurs libanais, une délégation de l’association Aux marins, menée par son représentant au Liban, l’amiral Samir Kadem, ancien commandant de la marine libanaise, et une délégation de l’association des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie, menée par son président au Liban, le lieutenant-colonel Gérard Figuié.
Cette cérémonie était empreinte de simplicité et d’émotion. Elle a permis de donner enfin une sépulture digne à ces marins, qui reposent dorénavant au milieu de leurs camarades tombés au champ d’honneur.
Le drame du Souffleur s’est déroulé le 25 juin 1941. En ces années sombres de la Seconde Guerre mondiale, la flotte française, au Liban et dans la région, répondant encore aux ordres du gouvernement de Vichy, était considérée comme une menace par la Royal Navy britannique. L’un des bâtiments français de ce temps-là est le sous-marin Souffleur, avec à son bord quelque 57 marins : il est obligé, du fait de problèmes techniques, de faire surface régulièrement. Et c’est lors de l’une de ces manœuvres qu’il est la cible de cinq torpilles lancées à partir d’un sous-marin britannique, le HMS Parthian. Seuls cinq marins sont alors à la surface, ce qui leur sauvera la vie puisqu’ils seront éjectés vers la mer. Les 52 autres trouveront la mort en coulant avec le sous-marin, à plus de 30 mètres de profondeur. Les survivants ont dû nager près de quatre kilomètres afin d’atteindre Khaldé : au final, seuls quatre ont été capables de le faire.
Deux Français passionnés de plongée sous-marine sur épave ont filmé, en 2017, le sous-marin au large de Khaldé, dans le cadre d’un documentaire (voir L’OLJ du 13 octobre 2017). Marc Langleur, mécanicien de métier et rédacteur en chef du magazine de plongée 2.Octopus, et Erwan Savin, qui travaille dans l’industrie et qui a filmé sous l’eau, ont ainsi fait revivre cette histoire auprès du public français.
Un reportage a été réalisé par France 3, vous pouvez le visionner sur : France TV Info. Les marins oublies du Levant
source : L’Orient-Le Jour