Norvège: dans l’Arctique, une base militaire change de propriétaire

C’est une base navale secrète, tout au nord de la Norvège, connue sous le nom d’Olavsvern. Une véritable ville creusée dans la montagne d’où patrouillaient dans l’Arctique pendant la guerre froide les sous-marins de l’Otan. Dans les années 2010, elle a pourtant été vendue à une entreprise privée. Elle a même accueilli un temps des navires de recherche russes avant d’être rachetée et d’avoir retrouvé sa vocation militaire au début du mois.

© AFP – BJORNBAKK, JAN-MORTEN

De l’extérieur, la base navale d’Olavsvern ressemble à n’importe quel port en eau profonde avec son quai, ses hangars, Mais son véritable secret est dans la montagne, au bout d’un tunnel de 900 mètres. On arrive alors dans une véritable ville souterraine avec ses entrepôts de munition, ses ateliers, sa propre centrale électrique, et surtout une cale sèche capable d’accueillir six sous-marins en même temps.

Pour Vidar Hole dont l’entreprise vient de prendre le contrôle d’Olavsvern pour l’armée norvégienne, c’est un lieu unique : « L’impression qu’on a la première fois est la même pour tout le monde : c’est celle de se retrouver dans un James Bond des années soixante. »

Cette base qui a été un centre stratégique pour l’Otan dans sa guerre contre les sous-marins russes a pourtant connu bien des vicissitudes. Après la fin de la Guerre froide, elle a été vendue sur internet à des investisseurs privés. En 2015, la presse norvégienne a même révélé que des bateaux scientifiques russes y avaient passé l’hiver. L’interventionnisme de Vladimir Poutine inquiétant de plus en plus l’Otan et ses alliés, la Norvège a donc décidé de remettre la main sur Olavsvern.

Depuis début janvier, des commandos néerlandais y font leurs manœuvres d’hiver. Les sous-marins nucléaires américains pourraient aussi bientôt s’amarrer dans la ville voisine de Tromso, malgré l’opposition d’une partie de la population. Une seule certitude cependant que nous a confié un haut gradé norvégien :  « Les Russes à Olavsvern, c’est fini. »

Source: rfi.fr