Sous-marin Koursk , un film et des questions

Alors que le naufrage de ce sous-marin revient en mémoire avec la sortie du film éponyme, il est apparu nécessaire de rappeler des écrits, déjà anciens mais particulièrement fouillés, sur l’accident, son contexte  et ses conséquences.

Sous-marin Koursk : le retour

Lorient, le 04 novembre 2018.                                              Contre-amiral (2s) Camille Sellier

La sortie d’un film sur la perte du sous-marin Koursk à l’été 2000 est annoncée pour très prochainement.

Je m’attends au pire. Non au plan cinématographique ou esthétique pur mais en termes de message militant, voire de désinformation.

A une époque où les pêcheurs sont des assassins de poissons, les amiraux et les chefs d’État ne peuvent être que des assassins de sous-mariniers qui sont eux-mêmes des assassins de pêcheurs ( Cf. Bugaled Breizh) Comme par ailleurs l’usage du téléphone portable et d’internet est interdit sur nos bateaux noirs, toute propagande lénifiante s’apitoyant sur le sort de ces pauvres femmes privées de leurs compagnons (terme moderne désignant en vrac les époux, les pacsés, les libres concubins et plus) pendant les patrouilles va encore améliorer le volontariat pour ce métier hors du temps.

Pour ceux qui auraient des doutes quant aux fondements de mes craintes, qu’ils se souviennent des inepties joyeusement diffusées par les media lors de l’accident et la période qui l’a suivi et constatent l’avalanche de fausses informations, théories du complot et autres contre-vérités concernant cet accident toujours offertes sur le même internet.

Aussi, à titre de salubrité publique, je vous propose de lire ou relire les trois articles ci-dessous.

Les deux premiers ont paru dans La Revue Maritime, organe de l’Institut français de la mer ( n° 458 janvier 2001 et 462 juillet 2002) et ont été repris par d’autres revues.

A ma connaissance ce sont les seuls articles écrits par des professionnels, inoxydables quant aux faits exposés et mettant les choses en perspective, qualités rarement réunies dans la grande presse qui avait montré à cette occasion un net penchant pour les fantasmes (le K. coulé par un missile secret tiré par le croiseur Pierre le Grand etc.…) … En particulier je crois être le seul à avoir mis en évidence les comportements successifs des autorités face à cet accident : dépassées, prisonnières de 70 ans de moule soviétique en août 2000, elles ont tiré les leçons de cette situation et fait du renflouage un catalyseur et un révélateur de la reconstruction de l’État.

  • Pour le tout premier (*), La Baille (revue des Anciens de l’École navale) et La Revue Maritime nous ayant passé commande d’articles en parallèle, l’amiral Jean-Marie Mathey ancien attaché naval à Moscou du temps de l’URSS, et moi-même avions décidé d’en rédiger un seul et de le cosigner. Cet article est du 11 octobre 2000, l’accident s’étant produit le 12 août. Il a également été repris dans le Plongée illustré 1998-2000.
  • Le second (*) de mars 2002, aussi rédigé à la demande de la Revue Maritime, est paru avant que la commission d’enquête publie ses résultats.
  • Le troisième (*) fait suite à l’émission d’Antenne 2 du 07 janvier 2005. Il a été publié par La Revue Maritime dans son n° 472 d’avril. Au delà de la désinformation, j’avais ressenti cette émission comme une injure faite à la mémoire des camarades sous-mariniers qui ont perdu la vie dans ce tragique accident.

Par ailleurs j’avais été conduit à donner une bonne quinzaine de conférences sur le sujet à des auditoires variés. Pour faire bon poids, je joins l’abstract de ces conférences (*).

 

(*) Koursk K141

complément  animation sur :https://www.facebook.com/agasmofficiel/