Un « éclairage » serait à l’origine de l’incendie du sous-marin nucléaire d’attaque « Perle »
Aucune hypothèse n’était exclue au lendemain de l’incendie qui venait de ravager le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle, alors en cale sèche, à Toulon, dans le cadre de sa dernière Indisponibilité pour entretien et réparations [IPER].
Pour rappel, il était environ 10h30, le 12 juin dernier, quand un incendie se déclara dans un compartement situé à l’avant du sous-marin. Et il fallut 14 heures aux marins-pompiers de Toulon et de Marseille, au pompiers du SDIS 83 ainsi qu’aux marins de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] et de l’École de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire [ENSM-BPN], pour venir à bout des flammes, dans des conditions extrêmement difficiles.
Il « faudra maintenant des semaines d’expertise(s) technique(s) pour comprendre l’ampleur des dégâts et probablement des mois pour en tirer les conséquences », avait alors estimé l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], qui vient de faireses adieux aux armes, ce 1er septembre.
A priori, la Marine nationale a une idée de ce qui s’est passé à bord du SNA « Perle ». En effet, le successeur de l’amiral Prazuck, l’amiral Pierre Vandier, a évoqué une hypothèse selon laquelle un « éclairage » serait la cause de l’incendie.
On pense que l’incendie est né d’un éclairage qui a commencé à consumer une feuille de plastique en vinyle qui était dans un coffret en bois », installé pour « éviter de contaminer le bateau » avec « des restes d’amiante » que la coque était susceptible de contenir « pendant des opérations de sablage et de peinture », a ainsi expliqué l’amiral Vandier à la presse, à l’issue de la cérémonie de passation de commandement organisée à bord du porte-avions « Charles de Gaulle ».
« Comme c’était une boîte […] la constatation du départ de feu a été tardive et ensuite le feu a été extrêmement puissant » à un endroit où « beaucoup d’air » circulait, a continué l’amiral Vandier, citant les résultats d’une expertise technique.
Cependant, rien n’est encore définitif, les résultats complets des expertises techniques devant être présentés d’ici quelques semaines à Florence Parly, la ministre des Armées. « Courant octobre, on décidera si on peut reconstruire ce navire et dans quelles conditions, ou si le coût et les aspects techniques font qu’il faudra trouver d’autres solutions », a conclu l’amiral Vandier.
Sur ce point, l’état de la coque du SNA, dont l’intégrité a probablement été atteinte sous l’effet de la chaleur, sera l’un des éléments déterminants. Il était prévu de maintenir la « Perle » en service jusqu’en 2030, soit le temps d’attendre l’arrivée du « Casabianca », un SNA de type Barracuda.
Alors que le SNA Saphir a déjà été désarmé et que le SNA Suffren, premier de la série des Barracuda, poursuit ses essais en mer, la Marine nationale, qui doit disposer de six SNA, aura sans doute à redéfinir ses priorités opérationnelles, notamment à partir de 2021.
source : Opex 360