Un sous-marin russe tire avec succès une salve de quatre missiles Boulava

Après nombre d’essais infructueux, le missile balistique Boulava équipant les sous-marins nucléaires russes de nouvelle génération serait enfin au point.

Le sous-marin Iouri Dolgorouki a tiré avec succès une salve de quatre missiles Boulava depuis la mer Blanche le mardi 22 mai, annonce un communiqué de la flotte du Nord. Les tirs ont été effectués alors que le Iouri Dolgorouki se trouvait en plongée. Les missiles ont atteint une cible située sur le polygone de Koura, au Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe. C’était la première fois qu’un sous-marin de la classe Boreï effectuait le tir d’une salve d’une telle quantité de missiles.

« Lors de cet exercice, les objectifs fixés ont été atteints. Les caractéristiques tactiques et techniques ainsi que la fiabilité de ce sous-marin lanceur d’engins du projet 955 Boreï et du système de missiles Boulava ont été confirmées », ajoute le service de presse de la flotte du Nord.

Le missile Boulava est un missile à trois étages ayant une portée d’environ 8 000 km qui peut être doté de six têtes nucléaires. Il doit  devenir le fer de lance de la composante sous-marine des forces stratégiques russes. Mais sa mise au point s’est révélée particulièrement chaotique depuis le premier tir d’essai effectué en surface à partir du sous-marin Dimitri Donskoy en 2005.

Avant la salve réussie du 22 mai, le blog spécialisé Soumarsov avait recensé 28 lancements depuis un sous-marin, dont deux en surface, avec un taux de réussite total de 64,3 % (18 tirs sur 28), « soit le plus mauvais taux jamais enregistré par un missile russe de cette catégorie ».

Seize missiles en 1991 

La salve tirée par le Iouri Dolgorouki ne constitue pas la plus grosse démonstration de force de la sous-marinade russe. Lors de l’exercice Béhémoth en 1991, le sous-marin de type Delta IV Novomoskovsk avait réussi une première mondiale en lançant la totalité de ses seize missiles intercontinentaux Shtil en l’espace de 3 minutes et 44 secondes, avec un intervalle de 14 secondes entre chaque tir.

Dans la perspective d’un éventuel conflit nucléaire avec les États-Unis, cet essai avait confirmé la possibilité de procéder en toute sécurité à une salve sous-marine dans un délai réduit. C’était encore du temps de l’Union soviétique…

La marine russe dispose actuellement de trois sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Boreï, mis en service à partir de 2009. L’un est affecté à la flotte du Nord, le Iouri Dolgorouki, les deux autres à la flotte du Pacifique, l’Alexandre Nevski et le Vladimir Monomaque.