Un sous-marin unique : Nouveau concept du célèbre bureau d’études russe Rubin.
Les sous-marins modernes comptent sans aucun doute parmi les navires de guerre les plus puissants et les plus efficaces qui aient jamais existé. Et ceux proposés par le célèbre bureau de design russe Rubin sont parmi les plus performants. L’écurie comprend la puissante classe Typhoon -la plus grande du monde-, le Belgorod -tout aussi grand et unique- et, à l’autre extrémité du spectre, le populaire sous-marin diesel-électrique de classe Kilo qui a été largement exporté.
La classe Kilo est adaptée à un large éventail de missions, allant de la frappe de missiles de croisière de « première nuit » à l’anti-navire et à l’ISR (Intelligence, Surveillance et Reconnaissance). Elle peut même jouer un rôle dans l’application de la loi maritime si on lui demande. En tant que sous-marin, il peut observer secrètement des activités illégales.
Pourtant, même la classe Kilo est un équipement relativement coûteux. Et c’est là que réside le problème fondamental des sous-marins modernes.
Selon Rubin, le monde a besoin d’un sous-marin beaucoup plus modeste. Un qui soit particulièrement bien adapté aux types de missions pour lesquelles les bateaux ordinaires sont trop prisés. La patrouille frontalière et l’application de la loi.
Le sous-marin Sentinelle
Pour cela, Rubin a proposé un navire de patrouille submersible combinant les avantages d’un sous-marin et d’un navire de surface. Il appelle ce concept le Sentry, ou BOSS (Border and Offshore Submersible Sentry). Le submersible serait utilisé pour prévenir le commerce illégal, le braconnage et comme navire de sauvetage ou de recherche.
Avec un déplacement d’environ 1 000 tonnes, le navire serait toujours capable de fonctionner comme un sous-marin côtier ordinaire. Il pourra être armé de torpilles et de missiles si nécessaire. Et il pourrait encore être particulièrement utile pour l’ISR et la guerre des fonds marins.
Les navires de ce type sont multifonctionnels et peuvent être utilisés comme navires de patrouille, mais aussi comme navires de sauvetage ou de recherche. L’équipement du nouveau navire provient essentiellement de navires de surface et d’aéronefs et est disponible dans le commerce.
Et si la Russie pourrait éventuellement utiliser un tel navire, celui-ci est destiné au marché de l’exportation. Il est conçu pour être relativement peu coûteux, ce qui le rend abordable pour les petites marines. M. Rubin suggère qu’il pourrait s’agir d’un navire de formation peu coûteux destiné à donner aux équipages une expérience de la mer. Cela pourrait également préparer l’infrastructure avant l’achat de sous-marins classiques. Un peu comme un sous-marin de démarrage.
Le modèle mesure entre 60 et 70 mètres (197 à 230 pieds) de long, selon la configuration du client. Il peut transporter jusqu’à 42 personnes, y compris l’équipe d’embarquement. Deux hangars étanches à l’arrière permettent d’accueillir des bateaux rapides et des UAV (Uncrewed Air Vehicles). Le lancement des UAV serait automatisé et les types envisagés pourraient rester en altitude jusqu’à 3 heures. Un canon automatique peut être installé dans le massif pour les tirs de semonce et l’application de la loi, ce qui fait défaut aux sous-marins ordinaires.
Pas seul : Un autre concept
Le cabinet international de conseil en conception navale BMT, basé en Grande-Bretagne, s’est également penché sur des concepts similaires. Leur projet de sous-marin de garde-côtes partage de nombreuses idées en commun. Il s’agit d’une variante de leur concept WYVERN (*), à laquelle ont été retirés les principaux systèmes navals tels que les tubes lance-torpilles, et auxquels ont été ajoutés des systèmes pertinents. Ces derniers comprennent un canon et un espace de rangement pour les lancements rapides. Et comme Rubin, BMT a adapté la forme de la coque pour une meilleure tenue à la mer en surface.
(*) [NDLR : WYVERN est un concept britannique de sous-marin à bas prix équipé de matériel, civil ou militaire, « sur étagère » et permettant du « sur mesure » à l’export.
source HI Sutton